Chaire Montagne - Altitude - Santé
UT4M. Crédit : Thomas Vigliano
TROIS AXES DE RECHERCHE
Pour améliorer notre compréhension des effets de l’altitude sur le corps humain, la chaire Montagne Altitude Santé a défini trois axes de recherche.Les adaptations et mal-adaptations de l’organisme humain liées à l’altitude
Le premier axe est lié aux adaptations et mal-adaptations qu’engendrent pour l’organisme humain l’environnement extrême qu’est l’hypoxie d’altitude. L’étude des capacités d’adaptations mais aussi des intolérances potentielles à l’hypoxie d’habitants de plaine se rendant en altitude est importante pour l’accompagnement des activités de loisirs (trekking, alpinisme, aéronautique, etc.) mais également professionnelles (par exemple guides, scientifiques, pilotes d’avion, etc.) ayant lieu en altitude. La détermination de marqueurs de tolérance, de facteurs prédicteurs et de contre-mesures innovantes fait partie des objectifs de cet axe de travail. Par ailleurs, les peuples de haute altitude par les adaptations qu’ils ont développées à leur environnement au fil des générations sont particulièrement remarquables et une source d’inspiration scientifique importante dans le domaine de l’hypoxie. De rares populations isolées géographiquement et génétiquement depuis plusieurs générations offrent ainsi un terrain d'expérimentation unique de l'adaptation humaine à l’hypoxie chronique ainsi qu’à ses conséquences sur la santé. C’est pourquoi l’équipe a initié le projet Expédition 5300, un programme scientifique et humanitaire dans la ville la plus haute du monde, La Rinconada, au Pérou.
Plus d'informations :
> Le site web d'Expedition 5300
> Les objectifs de la mission
> La mission de reconnaissance en octobre 2018
Les pratiques sportives outdoor de montagne
Le second axe de travail est celui des pratiques sportives outdoor de montagne, en particulier du trail. Ces pratiques présentent des caractéristiques spécifiques qui en font un objet d’étude particulièrement intéressant et original du point de vue scientifique avec des retombées potentielles importantes pour les personnes et structures impliquées dans l’accompagnement des pratiquants : entraîneurs, fédérations, soignants, industriels, institutions publiques, organisateurs d’événements sportifs, etc.
Le premier projet développé dans cet axe est un projet de laboratoire à ciel ouvert avec l’épreuve de trail UT4M à Grenoble. Des recherches sont également conduites en partenariat avec d’autres événements de sports outdoor tel l’UTMB et des industriels.
En savoir plus :
> Le laboratoire à ciel ouvert lors de l'UT4M 2018
> Les résultats de l'étude menée sur les coureurs de l'UT4M 2018
L’hypoxie comme d’un moyen d’améliorer la santé et la performance
Le troisième axe traite de l’utilisation de l’hypoxie comme d’un moyen d’améliorer la santé et la performance. Alors que l’hypoxie en particulier sévère et chronique est considérée avant tout comme un mécanisme délétère dans différents contextes pathologiques, des résultats originaux en particulier issus du laboratoire HP2 de Grenoble indiquent que l'hypoxie puisse également constituer un stimulus pour l’organisme qui, s'il est dosé précisément, peut induire des mécanismes d’adaptation bénéfiques à la santé de l’individu. Ce processus appelé conditionnement hypoxique propose d’utiliser une exposition répétée à une hypoxie d’intensité contrôlée comme une stratégie préventive et thérapeutique innovante dans le cadre de différentes pathologies en particulier chroniques.
En plus d’alimenter la connaissance relative à l’accompagnement des personnes se rendant ou habitant en altitude, ces différents travaux relatifs à l’altitude et l’hypoxie doivent permettre de mieux prendre en charge les personnes souffrant de maladies à composantes hypoxiques, respiratoires notamment, par l’identification de mécanismes physiologiques et génétiques permettant une médecine personnalisée. Ces travaux en apportant une vision originale de l’hypoxie contrôlée (axe 3) doivent aussi ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques dans le cadre des maladies chroniques cardiovasculaires et métaboliques.
L'ÉQUIPE DE RECHERCHE
Le laboratoire Hypoxie Physiopathologie (HP2) de l’INSERM et de l’Université Grenoble Alpes est devenu en 15 ans le leader français et un des groupes internationaux les plus reconnus dans le domaine de la recherche sur l’hypoxie. Les travaux de cette équipe ont conduit à de nombreuses publications scientifiques de haut-niveau et ont un fort impact sociétal avec en particulier un important retentissement dans le domaine de l’altitude (en ce qui concerne les personnes y voyageant ou y résidant de façon prolongée voire permanente) ainsi que dans le domaine des maladies respiratoires.
Le Laboratoire HP2 de l’Université Grenoble Alpes (Unité INSERM) et l’UM Sports Pathologies du CHU Grenoble Alpes constituent une des équipes les plus dynamiques en physiologie de l’exercice et médecine du sport et de l’altitude. L’équipe Exercice du laboratoire HP2 dirigée par Samuel Vergès, chercheur INSERM physiologiste de l’exercice, regroupe une douzaine de chercheurs conduisant des études relatives aux d’adaptation à l’exercice et à l’hypoxie ainsi qu’aux techniques d’entraînement ou de réhabilitation. L’UM Sports Pathologies du CHU de Grenoble dirigée par Stéphane Doutreleau, médecin du sport et cardiologue, évalue et assure le suivi de nombreux patients et sportifs, avec un plateau technique très complet et une équipe de médecins et spécialistes du sport (nutritionniste, psychologue, spécialiste de la lutte contre le dopage...). Cette équipe a conduit plusieurs recherches dans le domaine de la performance sportive, de la médecine d’altitude et de la réhabilitation de patients atteints de pathologies chroniques.
Samuel Verges est chercheur au laboratoire Hp2 © Axel Pittet et Louis Laforet
Des tests hypoxie sont réalisés au CHUGA par l'équipe HP2 © Inserm
DE LA MONTAGNE À L’ESPACE
Parmi les autres enjeux importants de la compréhension des effets du manque d’oxygène sur notre organisme, l’exploration spatiale et les projets de vie dans l’espace sont une cible importante. En effet les spécialistes de l’exploration spatiale s’orientent vers la reproduction dans les futurs capsules et habitats spatiaux d’un air contenant une quantité d’oxygène équivalente à celle d’une altitude relativement élevée sur terre. Ainsi, étudier les effets de l’altitude terrestre sur l’organisme humain, c’est aussi préparer la future vie humaine en dehors de notre planète terre.
Mis à jour le 21 mars 2024